Ouest






Entre mythes et réalités, plongeon en trente textes dans l'univers des pays celtiques. En voici l'entrée et la sortie :


Texte premier : "Les chants d'Ouest dominants"






C'est qu'il m'arrive souvent
De coller l'oreille au vent
Et d'entendre impatiemment
Les chants d'Ouest dominants.



Ce sont des porteurs d'espoir
Ils sont chargés de pouvoir
Inverser le cours du temps,
Les chants d'Ouest dominants.



Ce sont des porteurs de peurs,
D'inquiétudes ils sont moteurs,
Si l'on tarde en écoutant
Leur partition d'assentiments.



Ils naissent en l'océan,
S'élèvent en mugissant,
Puis ils suivent le courant
D'air chaud qui les répand.



Ils viennent à l'occident,
Sur les roches du couchant,
Dans les cités du ponant,
Les chants d'Ouest dominants.



Ils s'insinuent, absolus,
Dans les coins les plus perdus,
Du conscient, de l'inconscient,
Les chants d'Ouest dominants.



Ils vous soufflent dans l'oreille,
Parfois les pires conseils !
Mais au fond évidemment,
Ils restent nos confidents.



Dans nos coeurs ils sont violents,
Des passions font des tourments,
Des amours, charbons ardents,
De torture, des instruments...



Et quand tout est apaisé,
Entend-les toujours chanter,
Car ils sont impénitents,
Les chants d'Ouest dominants.



Leur sac une fois vidé,
Recommencent à gonfler,
Et nos coeurs à leur semblant,
Les chants d'Ouest dominants.



Alors soit ma passagère,
Chevauchons sur leur crinière,
Sur la musique du vent,
Et vers de nouveaux printemps.



Du bout du monde j'entends,
Aussi claire que ces chants,
Ta voix seule si souvent,
Je sais aussi le prix du temps...



Mais à présent je sens le vent
Tourner enfin sur son céans
Et proposer à tout-venant
D'autres chants d'Ouest dominants.



Et comme un air lancinant,
Ils me rappellent à ton présent,
Je leur dois énormément
A mes chants d'Ouest dominants.





Texte dernier : "Le front de mer"




Je suis retourné sur le front de mer,


T'écrire un peu, sur mon carnet, sur le volant,


Des mots en forme de prière


Sur le papier d'un ciel couchant...


Le rougeoiement de Douarnenez-la-baie


Sur l'eau stagnante de ses plages,


Incessemment me fait penser


Au fil logique des naufrages.


Et s'il faut brûler comme soleils,


De n'avoir que trop aimé,


Que combustion nous soit pareille


Aux feux du ciel de Douarnenez.


Bien sûr, il y a Audierne, il y a Galway,


La baie d'Halong aux matins clairs,


Celle de tes jambes écartées,


Avec au fond son bel estuaire.


Bien sûr, il y a tous ces navires,


Qui auront pu la traverser,


Mais dans ton ultime soupir,


Reste la trace que j'ai laissée.


Et quand la nuit sur le front de mer,


Laisse son voile m'envelopper,


Je pense à Toi comme aux mystères


Qui m'ont conduit à t'enlacer.



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Hauteville/mer, Basse Normandie, France
Auteur cybérien post-Poétique.