Endroits en vers





Si les endroits que nous fréquentons ponctuellement, s'assemblent en miroir de l'existence, voici une promenade en trente et un textes, boucle d'Ouest en Ouest en passant par ailleurs, qui démarre et termine ainsi :


Texte premier : "Arzal"


Front contre front,

                              J'ai respiré

                                               Ton souffle tiède,

Et des néons

                     Inespérés,

                                      En apartheid

Des yeux profonds,

                               En aparté,

                                                Quand tu me cèdes,

Je sais tes monts

                           Et ta vallée

                                             Qui n'est pas laide.

 

Je sais de ta beauté

                               Un peu de ses recoins

Que ta bouche espérée,

                                     Dans ses baisers divins,

Et tachés de rosé,

                            C'est la couleur du vin,

De langues mélangées,

                                     Est promesse aux devins.

 

Je veux ton alphabet à l'illétrisme vain,

A mes pauvres pensées quand ton envie me vient,

Aux douceurs éprouvées du galbe de ton sein,

A ces infinités que je sens dans tes mains.

 

Je veux ma main poser sur ton ventre fécond

Que je saurai garder comme on garde en rançon

Le souvenir secret de ces nuits sans tension,

De l'électricité dont on est l'invention.

 

Je veux ma main poser sur ta cuisse utérine,

De tous les lourds secrets que nos vies entérinent,

Raviver le brasier des cendres intestines,

Et l'aimer et l'aimer d'une passion sanguine.

 

J'ai, tatoué,

                  Dans le creux

                                         Des genoux

                                                            Ton empreinte,

 

C'est le feu

                   De tes jambes,

                                          Et leur force,

                                                                Et leur crainte,

 

J'ai peuplé

                 Tous mes cieux,

                                            Bout à bout,

                                                                De fleurs peintes

 

Au milieu

                De tes jambes

                                       Qui m'entorsent

                                                                 Et m'éreintent.

 

Je brûle en toi, comme on s’abime,

Dans les couchants du ciel d'Arzal,

Dans tous ces feux de lits sublimes

Qui sont, tu sais, notre idéal.




Texte dernier : "Quand tout finit, s'taire !"


Je vis à l'étrave d'un continent grégaire

Qui regarde l'Amérique avec un brin d'envie,

Et des embruns que les vents portent en cuillères

Et qu'ils mélangent à de denses pluies

Fines,

Comme des aiguilles en bottes de foin

Que fanent

Les faux ciels de l'oeil du cyclone,

Dînent

Les prés salés de tant d'aisselles, marins,

Sardannes,

Et danses venues de leurs vaisseaux fantômes.

Je vis à l'étrave d'un bateau de pierre

Où se sont construites des églises folles

Dans leur païennes et vulgaires prières

Et dans de granitiques paraboles

D'air,

Qui collent aux cheveux comme de fortes poisses,

S'endurent

Telles des peines de travaux forcés,

Fers

Que les forçats d'ici sentent quand les corbeaux croassent,

S'en fûrent

Leurs rêves d'Eden dans de petits murets...

Je vis à l'étrave d'une folie faîtière,

De la pointe de deux mains qui voudraient surnager,

Qui voudraient de demain comme on voulait d'hier,

D'une brasse en survie, de papillons d'été

Doux,

Avec l'odeur des ajoncs et de ta peau guimauve,

Ardente,

Et que les couchants, dans leur couleur gris-mauve,

Sentent

Ces mêmes parfums que toute lande fauve,

En nous,

Remuent, comme au raz de sein, les barques que l'on sauve...

Je vis à l'étrave d'un monde en suaire,

Crucifié par d'autres mondes en sueur,

Comme tant d'autres, je suis en Finistère

Comme on l'est dans un ascenceur

Fourbe,

Qui oscille entre le ciel et la terre,

Déforme

Les images du paradis et celles de l'enfer,

Tourbe

Et marais de Yeun Elez en revers,

Informes

Rêves; Quand tout finit, s'taire !


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1 commentaire:

Franco-Poemes a dit…

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