
Front contre front,
J'ai respiré
Ton souffle tiède,
Et des néons
Inespérés,
En apartheid
Des yeux profonds,
En aparté,
Quand tu me cèdes,
Je sais tes monts
Et ta vallée
Qui n'est pas laide.
Je sais de ta beauté
Un peu de ses recoins
Que ta bouche espérée,
Dans ses baisers divins,
Et tachés de rosé,
C'est la couleur du vin,
De langues mélangées,
Est promesse aux devins.
Je veux ton alphabet à l'illétrisme vain,
A mes pauvres pensées quand ton envie me vient,
Aux douceurs éprouvées du galbe de ton sein,
A ces infinités que je sens dans tes mains.
Je veux ma main poser sur ton ventre fécond
Que je saurai garder comme on garde en rançon
Le souvenir secret de ces nuits sans tension,
De l'électricité dont on est l'invention.
Je veux ma main poser sur ta cuisse utérine,
De tous les lourds secrets que nos vies entérinent,
Raviver le brasier des cendres intestines,
Et l'aimer et l'aimer d'une passion sanguine.
J'ai, tatoué,
Dans le creux
Des genoux
Ton empreinte,
C'est le feu
De tes jambes,
Et leur force,
Et leur crainte,
J'ai peuplé
Tous mes cieux,
Bout à bout,
De fleurs peintes
Au milieu
De tes jambes
Qui m'entorsent
Et m'éreintent.
Je brûle en toi, comme on s’abime,
Dans les couchants du ciel d'Arzal,
Dans tous ces feux de lits sublimes
Qui sont, tu sais, notre idéal.
Texte dernier : "Quand tout finit, s'taire !"
Je vis à l'étrave d'un continent grégaire
Qui regarde l'Amérique avec un brin d'envie,
Et des embruns que les vents portent en cuillères
Et qu'ils mélangent à de denses pluies
Fines,
Comme des aiguilles en bottes de foin
Que fanent
Les faux ciels de l'oeil du cyclone,
Dînent
Les prés salés de tant d'aisselles, marins,
Sardannes,
Et danses venues de leurs vaisseaux fantômes.
Je vis à l'étrave d'un bateau de pierre
Où se sont construites des églises folles
Dans leur païennes et vulgaires prières
Et dans de granitiques paraboles
D'air,
Qui collent aux cheveux comme de fortes poisses,
S'endurent
Telles des peines de travaux forcés,
Fers
Que les forçats d'ici sentent quand les corbeaux croassent,
S'en fûrent
Leurs rêves d'Eden dans de petits murets...
Je vis à l'étrave d'une folie faîtière,
De la pointe de deux mains qui voudraient surnager,
Qui voudraient de demain comme on voulait d'hier,
D'une brasse en survie, de papillons d'été
Doux,
Avec l'odeur des ajoncs et de ta peau guimauve,
Ardente,
Et que les couchants, dans leur couleur gris-mauve,
Sentent
Ces mêmes parfums que toute lande fauve,
En nous,
Remuent, comme au raz de sein, les barques que l'on sauve...
Je vis à l'étrave d'un monde en suaire,
Crucifié par d'autres mondes en sueur,
Comme tant d'autres, je suis en Finistère
Comme on l'est dans un ascenceur
Fourbe,
Qui oscille entre le ciel et la terre,
Déforme
Les images du paradis et celles de l'enfer,
Tourbe
Et marais de Yeun Elez en revers,
Informes
Rêves; Quand tout finit, s'taire !
1 commentaire:
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