
A Arthur Rimbaud…
J'en ai ouvert des bateaux-livres,
Bien démarrés...
Puisque chacun des bateaux livre
Bien des marées,
Des passions, des envies de vivre,
Des vers fumés...
De larmes, sans son bateau ivre,
J'aurais coulé.
Que reste t’il de nous après ?
Posez-la vous
Cette question qui, à jamais,
Nous rendra fous,
Comme de Verlaine il semblait...
Tristes dégoûts
Que tous ces mots enchevêtraient
Dans l'eau d'égouts.
Depuis vingt ans,
Que je n'ai plus dix-sept années,
La fleur aux dents,
Ni plus le blond cheveux des blés,
Je fus mourant,
Et je voudrais ressusciter,
Rien qu'un instant,
Pour des tilleuls imaginés.
A ton roman !
A des dormeurs décérébrés !
Au val dormant...
L'herbe menue va s'en froisser,
Comme le vent
De tes grands souffles sur papier,
Toujours coulants
Comme un bateau dans l'eau fermée.
La peur d'écrire un texte comme celui-ci
Est manifeste. Aux larmes, citoyens d'ici !
A ce seigneur, trafiquant d'arme en Ethiopie !
A ce seigneur, saignant des encres de nos vies !
A ce génie ultime et grand de poésie !
A ce profond abîme et à ce coeur meurtri !
A cet écho infime qu'il reste de lui,
Mais dont le son sublime est tout à l'infini.
Oh... Sont des promenades !
Au pays de l'absente...
De tristes escalades
Qui se font en descente,
Nul mot n'est la parade,
A ces chutes bruyantes,
Mais juste l'estocade
Aux passions dévorantes.
Alors... Les bateaux sages...
On n'en a rien à faire !
Et pour les vrais voyages,
C'est lui que je préfère !
Encor un bel orage !
Encor un bel éclair !
Encor un beau naufrage !
Encor Rimbaud, ses vers.
Texte dernier : "Poème à Lautréamont... Et à Toi"
A vous (à Toi) qui connaissez ce grand génie...
juste comme ça...
sans parenthèses
sans parodie
sans majuscule
sans prothèses
antithèses
paracentèse
travaux en gésine ou en génèse
et tu avances, je m’hercule...
pour Monsieur de Lautréamont,
Je veux essayer :
Des flammes lentes me brûlent,
Comme dans l'enfer de Dante, tentacules !
mouvantes
mouvantes libellules,
Comme dans l'enfer de Dante, m'émasculent !
Soulevantes sous les vents
filles impatientes
sans matricule,
j'abandonne car je t'aime..
Je continue car je t’aime :
je veux dormir sans faim
pareil à ses requins
repus en ces rats corps
pour notre cannibale amor.
Je veux m’ouvrir dans ton esprit !
Je me veux plus qu’ex-prix !
D'un bateau ivre mort
me saborder de tes remords...
Sur l’autel de ton sacrifice
d’une H entre tes Cuisses
redevenons nous-mêmes !
On sème
je t’aime
tu m’aimes !
Je vois la mer !
C'est un désert !
Elle est propre de nous !
Oui ! Le propre de nous !
Puisque nous ne pouvons l'avoir souillée !
Je veux crever sans m'arsouiller !
Ne bouffons pas le bel amour comme un quatre heures !
Que nos demains ne soient jamais mauvaise odeur !
L’autre,
Isidore Ducasse,
vautre
tellement de lettres
en ignorant la casse
et le pourquoi de l’être :
« Tu casses,
Isidore,
du casque
inodore
d’un chant de Maldoror,
anormal d’aurores,
les symétries pentaradiées de nos efforts
à saisir, d’une main, celle, désespérée,
qui retient d’une paume en fer, les naufragés
des océans céans au sein de notre mort. »
Petite !
Comme un fleuve d’amour sur tes joues alarmées,
et tes lèvres humides
en un fuyant baiser,
qu’hermaphroditement, Lautréamont conçut,
comme on fait un enfant d’un seul individu.
Petite :
laisse-toi t’embercer de mes mains sur ta peau,
quitte à tuer, de même Un, en tatouant mes mots,
les zéros de l’amer aux sombres destinées,
et ce Lautréamont dont on fut écorchés.
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